Le meilleur du Maroc

Ruelles de Chefchaouen © Andrii Vergeles - stock.adobe.com

À 2-3 heures de vol selon les destinations, le Maroc, c’est l’évasion garantie à proximité de la France et à portée de pratiquement toutes les bourses (surtout hors vacances scolaires).

Pays aux multiples facettes, le royaume chérifien, avec ses 3 600 km de littoral (excusez du peu !), la diversité de ses paysages et ses nombreux sites touristiques, compte parmi les meilleures destinations pour combiner découverte culturelle, farniente et activités de plein air en tout genre.

De la montagne au désert, de ses médinas aux longs rubans de sable qui ourlent ses côtes, le Maroc, héritier des cultures méditerranéennes, juives, andalouses, berbères et arabes, répond à toutes les envies de voyage. Découvrez nos coups de cœur, de la Méditerranée au désert, dans ce pays aussi fascinant qu’attachant…

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Tanger, la ville métisse de Matisse

Tanger, la ville métisse de Matisse
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« Je me suis mis au travail et je ne suis pas trop mécontent…, la lumière est tellement douce, c’est tout à fait autre chose que la Méditerranée. » (Henri Matisse, 1er mars 1912)

Pendant deux hivers consécutifs (1912 et 1913), le peintre Matisse réside à Tanger. Il est alors dans la force de l’âge et cherche à simplifier sa peinture. Ses deux séjours l’aideront, selon lui, à « reprendre contact avec la nature ».

Il faut dire que Tanger, située tout au nord du Maroc à l’entrée du détroit de Gibraltar, est depuis longtemps une terre d’accueil pour de nombreux intellectuels et artistes : Alexandre Dumas, Truman Capote, Jean Genet, Joseph Kessel, Paul Morand, Tennessee Williams, et bien sûr les écrivains de la Beat Generation, comme William Burroughs et Paul Bowles…

Plus vieille cité d’Afrique du Nord, sa médina, sa kasbah et son bazar comptent parmi les plus prisés du pays. Ville cosmopolite, un pied dans la Méditerranée et l’autre dans l’Atlantique, elle captive toujours autant les visiteurs, et notamment la jet-set internationale.

Mais l’homme de lettres ne résume pas Tanger à son côté orientaliste, il sait aussi longer la côte jusqu’aux grottes d’Hercule et au marabout de Sidi Kacem, vestiges d’un temps révolu où les femmes se baignaient nues dans les vagues.

Lire notre reportage Tanger, mythes et réalités

Le + de routard.com :

Aujourd’hui Tanger est toujours une ville d’échanges aux multiples visages. On y parle indifféremment l’arabe, le berbère, l’espagnol et le français. Témoin de ce multilinguisme, son Grand Socco, si merveilleusement décrit par Joseph Kessel dans son roman Au Grand Socco. Une œuvre haute en couleur, écrite consécutivement à un séjour de deux mois que l’écrivain a effectué deux ans auparavant dans la ville portuaire.

Chefchaouen, le Maroc couleur azur

Chefchaouen, le Maroc couleur azur
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Perchée sur les premiers contreforts du Rif à 600 m d’altitude, « Chaouène» comme l’appellent les Marocains, cultive l’indolence comme une parure à sa beauté. Andalouses dans l’âme, ses maisons bleu-de-smalt ont depuis toujours focalisé les désirs des aquarellistes.

Figure emblématique de Chefchaouen, le peintre photographe Mohamed Hakoun voue un amour inconditionnel à sa ville natale. Ce ferronnier de formation a décidé un jour de tout plaquer pour se consacrer corps et âme à celle qui l’a vu grandir. Sa maison, aujourd’hui transformée en musée, expose des milliers de photographies allant des premiers clichés pris dans les années 1920 pendant la période coloniale espagnole à nos jours, sans oublier les toiles du maître, évidemment.

Mais vivre Chaouen, c’est avant tout se laisser guider par le hasard d’une rencontre au fil de ses ruelles et de ses escaliers, dans un environnement de murs chaulés aux nuances infinies de bleu, parmi les plantes vertes, les céramiques et les grilles de fenêtres en fer forgé. Une errance un peu « hors du temps » qui vous ramène presque inconditionnellement vers la place Outa-el-Hammam où se dresse l’impressionnante kasbah. L’endroit idéal pour siroter un thé à la menthe en terrasse en dépliant une carte avant de partir explorer les alentours.

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Les environs ne manquent pas d’attraits non plus, comme la source de ras-el-maa qui alimente la médina en eau potable, les cascades et la piscine naturelle rafraîchissante du village d’Akchour, « le pont de Dieu » (ça change de nos « ponts du diable »), une arche naturelle de 25 m de haut ou encore le parc national de Talassemtane, d’une étonnante biodiversité, qui regorge de sentiers de rando.

Rabat, la ville aux princes

Rabat, la ville aux princes
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Choisie par Lyautey pour être le centre administratif du Protectorat français, Rabat endosse toujours l’image d’une ville sage et cosmopolite. Avec ses larges avenues bordées çà et là de jolis édifices Art déco, ses parcs et ses jardins, Rabat, classée au patrimoine de l’Unesco depuis 2012 pour l’homogénéité de son tissu urbain, s’accommode de manière exemplaire avec un bâti remontant parfois jusqu’au 12e s.

À Rabat, chaque quartier a gardé son identité. En ayant su conserver, voire enrichir les éléments architecturaux et décoratifs des dynasties antérieures, la ville offre aujourd’hui au regard ébahi des promeneurs l’aboutissement d’un syncrétisme original et raffiné entre les cultures antique, islamique, andalouse et européenne.

Ainsi, comment ne pas rester baba devant la kasbah des Oudaïa ! Construite à l’embouchure de l’oued Bou Regreg, cette forteresse, dont on admire encore aujourd’hui la porte principale, date du 12e s. Elle servait de base arrière aux armées de Yacoub el-Mansour quand ces dernières partaient à la conquête de l’Andalousie.

Beaucoup moins impressionnante que celles de Fès ou Marrakech, la médina de Rabat, créée par les Moriscos (les Andalous chassés d’Espagne au 17e s), est un lieu où il fait bon s’attarder. Prolongée par le souk Sebt et par le mellah (le quartier juif), on débouche enfin sur la rue des Consuls, où s’échelonnent sur près d’1 km, de nombreuses boutiques d’artisanat : tapis, poteries, sparterie, vannerie, dinanderie et bijoux en argent.

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Rabat jouit d'un climat exceptionnel. Il ne fait ni trop chaud, ni trop froid dans la ville, où jardins, parcs et espaces verts donnent l'impression de respirer. C'est également une ville en pleine mutation, qui se modernise : la tour Mohammed VI (45 étages, la plus haute d'Afrique) en témoigne.

Fès, bijou impérial

Fès, bijou impérial
Tanneries © Delphotostock - stock.adobe.com

Bijou parmi les bijoux, Fès est un monde en soi. Héritière de la culture andalouse, la cité impériale demeure encore aujourd’hui l’un des centres religieux les plus importants du Maroc. Ses qualificatifs ne manquent pas : « Jérusalem d’Occident », « Athènes africaine », car Fès, l’érudite, ne laisse pas indifférent.

D’aucuns diront que sa médina est un vrai labyrinthe doté de nombreux culs-de-sac. Ceux-là, on les croit volontiers. D’autres affirmeront qu’il suffit d’un peu de jugeote et surtout d’une bonne boussole pour s’y retrouver. Quoi qu’il en soit, Fès se mérite, qu’on y séjourne en routard ou lors d’un plan « mille-et-une-nuits » dans un riad de charme.

À l’instar de nombreuses médinas, celle de Fès est divisée en drouba (quartiers). Chaque derb possédant sa mosquée et ses commodités (fontaine aux ablutions, toilettes publiques), sa medersa (école coranique), son four collectif, sa fontaine d’eau claire et son hammam. Le tout gravitant plus ou moins autour de la Qaraouiyine, connue pour abriter l’une des plus vieilles universités du monde et ce, depuis la moitié du 9e s ! Le seul hic, depuis que Lyautey a interdit l’accès des mosquées marocaines aux non-musulmans, c’est que de nombreux touristes doivent se contenter d’un simple coup d’œil depuis l’extérieur. Même chose pour le mausolée de Moulay Idriss, patron de la ville.

Fort heureusement, mis à part ses souks des artisans (dinandiers, ferblantiers, bijoutiers, boisseliers, maroquiniers, brodeurs, relieurs, etc.) et ses célèbres tanneries (plein les yeux et plein le nez), Fès regorge de medersas, véritables chefs-d’œuvre de l’art mérinide (14e s), bâti dans le pur style hispano-mauresque.

Lire nos article Fès impériale et Trois jours à Fès

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Fès est également réputée pour sa production de céramique. Facilement reconnaissable à sa dominante bleu cobalt, bien qu’aujourd’hui, dopées par l’engouement du public pour l’art de la table, des créations plus contemporaines ont vu le jour. De très belles pièces anciennes sont exposées au musée Al Batha.

Ifrane, la Suisse africaine et ses forêts de cèdres

Ifrane, la Suisse africaine et ses forêts de cèdres
Singe magot - Ifrane © Ekaterina Pokrovsky - stock.adobe.com

Au cœur de ce que les géographes appellent le « château d’eau du Maroc », eu égard aux pluies qui s’abattent sur elles en hiver, les forêts de cèdres de la région d’Ifrane constituent un biotope sans égal.

À partir d’Ifrane, que les Marocains en eu tôt fait de surnommer « la Suisse marocaine » en raison de l’épais manteau de neige qui couvre la région certains hivers (Ifrane est avec l’Oukaïmeden, l’une des deux grandes stations de sports d’hiver du Maroc), une petite route en lacets s’immisce à travers la cédraie jusqu’au village d’ain Leuh.

Créée en 2014, le parc national d’Ifrane est particulièrement adapté à la rando pédestre.  Entre forêts denses de chênes verts et de cèdres, sources, grottes et lacs d’altitude, la région est aussi très prisée des bergers semi-nomades et de leurs troupeaux. C’est l’occasion de rencontres insolites, dans un monde encore préservé du tourisme de masse.

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Outre de très beaux spécimens de cèdres, dont certains peuvent faire jusqu’à 8 m de circonférence, il n’est pas rare de croiser un hôte pour le moins facétieux : le singe magot. Car, depuis la disparition du dernier lion de l’Atlas (en 1921) et de la panthère (estimée en 1994), ce petit macaque prolifère (on estime sa population entre 10 000 et 15 000 individus aujourd’hui).

Les cascades d’Ouzoud, ou l’eau retrouvée

Les cascades d’Ouzoud, ou l’eau retrouvée
Cascades d’Ouzoud © Noradoa - stock.adobe.com

Les cascades d’Ouzoud comptent parmi les sites naturels les plus spectaculaires du Maroc. En partie haute, l’eau de l’oued Ouzoud progresse nonchalamment à travers une oliveraie centenaire avant de se précipiter brutalement plus de 100 m en contrebas dans un fracas assourdissant (sauf à la fin de la saison sèche évidemment). C’est le rendez-vous des citadins qui viennent s’y baigner et pique-niquer en famille quand l’été et les grosses chaleurs pointent le bout de leur nez.

Sur place on trouve une série de petites gargotes aménagées en toute simplicité face aux chutes. C’est l’occasion de se délecter d’un bon tagine ou de siroter un thé à la menthe avant de poursuivre vers le pied des chutes où se trouvent les marmites de géants pour une petite baignade le cas échéant. Évidemment en été, vous ne vous y sentirez pas tout seul, mais en dehors des ponts et des week-ends, le site reste malgré tout superbe.

La partie basse des cascades se prête à de multiples randonnées, notamment vers le canyon de l’oued el Abid ou jusqu’au village de Tanaghmelt, son petit labyrinthe de ruelles et sa zaouïa datant des premières heures de l’islam dans la région.

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Le routard aventurier trouvera à se loger sans difficulté dans le coin, que ça soit en camping ou chez l’habitant (se renseigner aux cascades). Compter 20-30 mn de marche depuis le village.

Le souk de Marrakech, une certaine idée du commerce

Le souk de Marrakech, une certaine idée du commerce
Marché Djemaa el-Fna © Balate Dorin - stock.adobe.com

Il y a plusieurs façons d’aborder le souk de Marrakech. Vous pouvez y aller en short et débardeur, en choisissant de préférence le milieu de l’après-midi pour être sûr de vous faire alpaguer… À contrario, vous pouvez tout aussi bien vous habiller comme tout le monde et vous laisser aspirer par le flux des corps qui pénètrent dans le souk en fin de journée, avant l’avant-dernière prière, quand les ménagères sortent faire leurs courses.

Le souk revêt alors deux visages différents. Dans la première option, vous risquez de passer à côté de quelque chose, à savoir la rencontre avec une ville millénaire dont on imagine aisément ce qu’elle fut, eu égard aux ambiances, couleurs et fragrances qui habillent encore aujourd’hui les nombreuses échoppes qui émaillent sa partie centrale.

Dans la deuxième option en revanche (notre choix, vous l’aurez compris), il faut se laisser porter, miser sur le hasard d’une rencontre et, tel un papillon, butiner les échoppes au hasard des ruelles, et finir après l’avant-dernière prière, sur la place Djemaa el-Fna pour s’attabler devant une brochettes-frites, un poisson grillé ou un bol d’escargots pour les plus téméraires. On l’a compris, le souk de Marrakech est une expérience quasi existentielle…

Lire nos articles Marrakech secrète, Marrakech sur les traces d’Yves Saint-Laurent et Marrakech, la perle du Sud

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Outre les souks, la medina est l'autre trésor de Marrakech. Avec plus de 600 ha, c’est la plus étendue du Maghreb. Elle abrite environ 140 000 habitants, soit environ 10% de la population de la ville. C’est dans son dédale que bat le vrai cœur de Marrakech : dans ses ruelles sinueuses, autour de ses patios, de ses fontaines, de ses jardins d’orangers, dans l’intimité de ses maisons, dont le calme offre le plus rafraîchissant contraste avec le tumulte des souks...

Essaouira, la bien dessinée

Essaouira, la bien dessinée
© streetflash - Adobe Stock

Désormais célèbre en raison du méga festival de musique gnaoua qui s’y déroule chaque année en juin, Essaouira est une ville à part. Pile poil à mi-chemin entre le pays haha (berbère) et le pays chiadma (arabe) la ville a depuis toujours cultivé son côté métisse, à tel point que, dans les années 1970, de nombreux hippies sont venus s’y installer.

Aujourd’hui, Essaouira, qui a bénéficié d’un lifting ces dernières années, n’a rien perdu de son âme. Elle offre encore au voyageur amateur d’authentique son souk où règne un doux mélange de saveurs d’embruns et d’odeurs de bois de thuya, sa médina (classée par l’Unesco) aux ruelles grouillantes de vie et ses puissants remparts qui lui donne des petits airs de Saint-Malo chérifien.

Capitale du vent, l’ancienne Mogador (son ancien nom en portugais) est aussi le rendez-vous incontournable des amateurs de sport de glisse. Si l’été, plutôt frais et très venteux, est particulièrement apprécié pour la pratique du windsurf et du kitesurf, l’hiver, en revanche, doux et sans vent, se prête plutôt au surf. L’intersaison (avril-mai et octobre-novembre) étant la meilleure période pour profiter pleinement des bienfaits de cette ville d’exception, riche de nombreux fondouks (maison-entrepôts de négociants) construits au 18e s et transformés aujourd’hui en hôtels ou en maisons d’hôtes.

Lire notre article Essaouira, l’échappée belle

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Essaouira est également une base de choix pour partir explorer l’arrière-pays où plusieurs associations prônent le retour à un tourisme solidaire et raisonné en proposant notamment la visite de souks de campagne (comme celui d’Ida Ougourd) et d’huileries traditionnelles.

Les mystères géologiques de la haute vallée du Dades

Les mystères géologiques de la haute vallée du Dades
« Les doigts de singes » © Joe McUbed - stock.adobe.com

En empruntant la vallée extraordinairement belle qui, de Boumalen-du-Dades, monte vers Msemrir et le plateau d’Imilchil, quelques kilomètres avant le pont qui invite la route à changer de rive, se dressent des formations géologiques pour le moins originales. Les locaux les appellent « les doigts de singes ». Il s’agit en fait de conglomérats que l’érosion a sculptés au fil des siècles.

Dans cet imbroglio de roches carminées tirant parfois sur les violines, sont nées de majestueuses kasbahs de terre, témoins d’un temps où les sédentaires devaient protéger leurs récoltes des assauts des pillards du désert.

Aujourd’hui la haute vallée du Dades est un lieu de villégiature tout trouvé pour les contemplatifs (de nombreux peintres viennent y croquer les paysages) comme pour les sportifs. De ravissantes auberges, aménagées dans le style local, invitent le voyageur de passage à y poser son sac pour plusieurs jours ; le temps d’organiser, avec un guide local, une excursion à la journée à la rencontre des tribus nomades qui font paître leurs troupeaux sur les igoudlane (estives réglementées) perchées sur les hauteurs.

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Cette découverte du pays berbère haute en couleur particulièrement adaptée aux familles, car la haute vallée du Dades, campée à 1 700 m d’altitude, reste malgré tout assez fraîche, même en plein été, quand le mercure flirte avec les 45 degrés à Ouarzazate.

Ait Ben-Haddou, un vrai décor de cinéma

Ait Ben-Haddou, un vrai décor de cinéma
© pwollinga - stock.adobe.com

Avec sa couleur rouge qui se détache sur l’azur du ciel, le ksar d’Aït Ben-Haddou fut longtemps l’une des cartes postales les plus envoyées du Maroc. Il faut dire que ce chef-d’œuvre de pisé, classé au patrimoine de l’humanité par l’Unesco, est des plus photogéniques.

Cette ancienne étape sur la route des caravanes qui, du désert faisaient route vers Marrakech, est un vrai petit bijou d’inventivité. Ce conglomérat d’habitations, dont certaines remontent au 17e s, corseté de murailles renforcées de tours d’angle et percées d’une porte en chicane, a du mal à cacher sa vocation défensive ! À l’intérieur, on trouve une organisation sociale des plus sophistiquées s’articulant sur la nécessité de transformer et de stocker les céréales, et à ce titre constitue sans doute le site offrant l’un des panoramas les plus complets des techniques de constructions et de décoration du pisé de toutes les régions présahariennes.

Évidemment, il abrite aujourd’hui quelques kasbahs traditionnelles transformées en maison d’hôtes. L’idéal étant d’y arriver en fin de journée et d’y passer au moins une nuit pour goûter à la magie d’un réveil « au bled » : chant du coq, trilles aigrelets des chevreaux partant au pâturage, pain chaud trempé dans l’huile, beure rance, vache-qui-rit et thé à la menthe. Presque un voyage initiatique !

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De Lawrence d’Arabie (1962) à la série Game of Thrones (2013) en passant par Le diamant du Nil, Un thé au Sahara, Gladiator ou Alexandre, la poussière rouge du ksar a coloré tout le gratin d’Hollywood !

Le Toubkal : gravir un 4 000 au pays du couscous

Le Toubkal : gravir un 4 000 au pays du couscous
Djebel Toubkal © Ryzhkov Oleksandr - stock.adobe.com

Le djebel Toubkal qui culmine à 4 167m d'altitude, est le plus haut sommet d'Afrique du Nord. Compter 2 joirs pour atteindre son sommet

Si les randos vers les petits villages berbères des environs de Marrakech sont à peu près à la portée de tout le monde, l’ascension du Toubkal demeure malgré tout une expérience de haute montagne, avec tout ce que ce type d’ascension exige de préparation physique pour pouvoir en profiter pleinement. En un mot, mieux vaut être en bonne condition physique et pas question d’y grimper en tongs !

L’ascension du point culminant du Maroc commence toujours à Imlil, à une soixantaine de kilomètres au sud de Marrakech. C’est dans ce village berbère, perché à 1 740 m d’altitude, que l’on trouve des guides de montagne dignes de ce nom pour vous accompagner. On y passe généralement la première nuit. C’est l’occasion de rencontrer son guide et de compléter son équipement le cas échéant.

On peut également se faire les jambes avant d’entreprendre la première étape de l’ascension vers l’un des deux refuges situés avec « la dernière ligne droite » vers le sommet : le refuge du Toubkal, le plus prisé, au confort spartiate, mais suffisant, ou le refuge des Mouflons, plus confortable, mais aussi plus cher. Les deux structures étant à réserver à l’avance.

Ensuite vient le jour tant attendu. Réveil un peu avant 4 h, bon petit déj pour se caler l’estomac et départ à la queue leu leu dans le noir pour dérouiller la machine. Au bout de 4 h, on arrive généralement au sommet. Quelques selfies bien choisis. Reste ensuite la partie la plus difficile : la descente ! Compter bien 8 h pour redescendre à Imlil avant la tombée de la nuit, non sans avoir fait une petite halte au refuge pour se requinquer !

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En dehors de l’ascension du Toubkal, de nombreuses randos pédestres peuvent être entreprises à partir d’Imlil.

Imsouane, surfer la plus belle droite du monde

Imsouane, surfer la plus belle droite du monde
Plage d'Imsouane © Vactora - stock.adobe.com

Offerte à la puissante houle atlantique, la côte marocaine entre Essaouira et Agadir est devenue en à peine 20 ans l’un des hauts lieux du surf dans le monde, avec maintenant quelques noms bien ancrés dans les reports : Taghazout, Tamghart, Imsouane… Autant de spots qui marient avec élégance la découverte de la culture locale avec la pratique d’un sport devenu vedette ces dernières années.

Car dans ces trois villages (ne parlons pas encore de stations balnéaires, même si la bétonite commence à faire des siennes par endroit), de nombreuses formules « all inclusive » ont vu le jour. Elles comprennent généralement une prise en charge de A à Z, avec hébergement en demi-pension, prêt du matériel, cours de surf et déplacements organisés sur les différents spots en fonction de la houle du moment. Il arrive même parfois qu’un cours de yoga ou de pilates commence ou clôture la journée.

En point d’orgue : la fameuse droite d’Imsouane (la plus longue d’Afrique à ce qu’on dit), une vague « tout public » qui déferle sur plus de 800 m. C’est tellement long que certains lâchent en cours de route, un comble ! Et on ne compte plus celles et ceux qui reviennent à pied par la plage !

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La côte marocaine ne bénéficiant pas des bienfaits du Gulf Stream, et à moins d’avoir un patrimoine génétique proche de celui du manchot-empereur, on se met à l’eau avec une bonne combi néoprène (on peut en louer une sur place). Meilleure période : l’hiver (novembre-avril), quand les dépressions atlantiques envoient du lourd.

Skoura, l’oasis aux mille kasbahs

Skoura, l’oasis aux mille kasbahs
Kasbahs Ameridhil - Skoura © Manel Vinuesa - stock.adobe.com

Forte de 140 000 palmier-dattiers, la palmeraie de Skoura, située à une quarantaine de kilomètres à l’est de Ouarzazate, recèle un patrimoine architectural unique au monde : les kasbahs. Certaines ont été classées patrimoine mondial par l’Unesco, comme c’est le cas pour celle d’Ameridhil, aujourd’hui transformée en musée.

La palmeraie de Skoura, qui tire son nom des berbères Haskourène qui peuplaient jadis la région, a connu plusieurs vagues migratoires de populations arabes en provenance du Tafilalet (d’où la peau noire de nombreux skouriens). Elle est en fait constituée de nombreux douars construits en pisé, reliés entre eux par un lacis de sentiers qui s’immisce à travers les jardins. Dans certains de ces villages, se pratique encore la vannerie traditionnelle et la poterie.

Ce savant réseau, qui suit le plus souvent l’astucieux système d’irrigation des khetarras (qui permet de capter l’eau à la source sans devoir la puiser) relie ainsi de nombreuses kasbahs entre elles. Si autrefois, ces forteresses de terre, superbement décorées de motifs géométriques, servaient à entreposer les récoltes, nombre d’entre elles ont été transformées aujourd’hui en maisons d’hôtes.

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C’est un formidable terrain d’aventure qui s’offre aux amateurs de randos. À pied, à VTT ou à dos de mulet, les balades sont nombreuses, à l’intérieur de la palmeraie elle-même ou un peu plus loin vers les premiers contreforts du Haut Atlas Central.

Les fantômes du djebel Saghro

Les fantômes du djebel Saghro
Djebel Saghro © streetflash - stock.adobe.com

Au sud du Haut Atlas central, dans le prolongement des failles que les oueds Dades et Todgha ont taillé dans l’épaisse couche calcaire qui dégringole du plateau d’Imilchil, le djebel Saghro jette les silhouettes fantomatiques de ses pitons de lave dans le ciel d’azur.

Pays âpre et ultraminéral, ce dernier rempart avant le désert, refuge du scorpion et de la vipère à corne, est aussi un formidable terrain d’exploration pour les amateurs de rando pédestre ou de VTT.

Entre boursouflures violacées et orgues basaltiques, de petites vallées encaissées laissent parfois pousser une herbe tendre, véritable régal pour les brebis et chèvres des bergers transhumants aït atta.

De nombreux guides de montagne marocains diplômés (école des guides de montagne de Tabant, vallée des aït Bouguemez) ont monté leur propre agence de randonnée. Ils proposent aujourd’hui des formules « tout inclus », vous prennent en charge dès votre sortie de l’avion et vous ramènent à l’avion en fin de séjour.

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Meilleure période pour envisager une rando dans le djebel Saghro : octobre-avril, avec une préférence pour les vacances scolaires de février.

Les dunes chantantes de Merzouga

Les dunes chantantes de Merzouga
Dunes de Merzouga © Suzanne Plumette - stock.adobe.com

Avec à tout casser 200 km2, l’erg Chebbi est bien ridicule comparé aux 400 000 km2 du Ténéré. Pourtant, ce gros tas de sable, sorte d’amuse-gueule du grand Sahara, revêt à lui seul toute la magie du désert.

Car ses rhourd (dunes saillantes sculptées par le vent) et les nebkas (amoncellement de sable autour d’un végétal) formées par l’oued qui empêche les premières de progresser vers l’est, sont bien des manifestations caractéristiques du paysage saharien.

Rien d’étonnant alors que Merzouga passe pour être la porte d’entrée du Sahara. Car le sable, quand bien même il ne représente que 12 % de la surface totale du Sahara, est bien à lui seul une métonymie du désert. Pas de sable, pas désert !

Et ça, les Marocains l’ont bien compris. Reconvertis en chameliers, les gens du coin proposent aujourd’hui aux touristes de jolies petites excursions à dos de dromadaire vers les dunes chantantes de Merzouga.

Il s’agit le plus souvent de promenades  effectuées en fin de journée vers un bivouac pré-monté où sera servi un tagine à partager au son de quelques tambours et crotales (grosses castagnettes en fer).

En revanche, celles et ceux qui veulent tutoyer des sensations plus proches de celles décrites par Saint Ex dans le Petit Prince, choisiront plutôt une rando pédestre (avec portages des bagages) accompagné par un guide digne de ce nom, sur plusieurs jours vers les sites de gravures rupestres de la région de Taouz.

Lire notre article Maroc : voyager dans le désert

Le + de routard.com :

Autre sport pour amateurs de désert : Chegaga est moins courue en raison de sa difficulté d’accès (il faut un 4x4 pour s’y rendre). C’est une vaste zone dunaire (40 km sur 15) située au sud du djebel Bani, à 50 km à l’ouest de M’Hamid El Ghizlane, résultant de l’assèchement de l’oued Drâa. On peut aussi y aller à pied depuis Ouled Driss ou M’Hamid mais il faut compter une petite semaine dans ce cas-là. Sur place, pas d’auberges mais des campements fixes aménagés dans les dunes avec plus ou moins de bonheur il faut l’avouer.

L’or rouge de Taznakht-Taliouine

L’or rouge de Taznakht-Taliouine
Taliouine © Monique Pouzet - stock.adobe.com

Entre Taznakht et Taliouine, au cœur de l’Anti-Atlas, dans une région particulièrement torturée d’un point de vue géologique, la culture du safran (le meilleur du monde à ce qu’on dit) est le pilier de l’économie locale.

Nombreuses sont les coopératives basées sur la notion de commerce écoresponsable qui, avec celles qui produisent du miel, de l’huile d’argan et de l’huile de figues de barbarie, se tournent aujourd’hui vers les touristes. Cependant, pour pouvoir assister au ramassage du précieux trésor, c’est une autre histoire, car le safran se ramasse au lever du jour et à une période de l’année (fin octobre) où de nombreux touristes ont déjà regagné leurs pénates.

Cela dit, la région de Taznakht-Taliouine se prête à merveille à la randonnée (l’Anti-Atlas présentant l’avantage d’être ensoleillé une bonne partie de l’année). La région est également réputée dans tout le Maroc pour la qualité de ses tapis berbères. Son souk est particulièrement intéressant, car Taznakht fut longtemps une plaque tournante du commerce caravanier, jouant un rôle commercial important entre nomades et sédentaires. Les villageois alentour y viennent encore troquer des peaux, de la poterie, des bijoux, des tissages et du grain.

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Le safran est utilisé depuis la nuit des temps, mais c’est également l’épice la plus difficile à produire au monde. Il semble qu’il soit originaire de Crète puis qu’il se soit répandu au Moyen-Orient, et jusqu’en Iran, où il est produit aujourd’hui en grande quantité (90 % de la production mondiale). En fait, le safran n’est rien d’autre qu’un pistil de crocus, ces petites fleurs qui poussent à ras-du-sol à l’approche de l’hiver.

La vallée du Draa, royaume de Mr et Mme Palmier

La vallée du Draa, royaume de Mr et Mme Palmier
Oued Draa © CCat82 - stock.adobe.com

Avec plus de 1 100 km, mais plus aucun débouché sur la mer, l’oued Draa est le plus long fleuve du Maroc. Sa célèbre vallée, qui s’étire langoureusement entre Agdz et Mhamid, recèle l’un des plus remarquables écosystèmes du pays. Sa palmeraie, la plus grande du monde, ne recèle pas moins d’1,5 millions de palmiers !

Ses kasbahs et ses ksour (pluriel de ksar) comptent parmi les plus beaux édifices construits en pisé du Maroc. Certaines d’entre elles, encore sur pied, datent du 18e s. Mais c’est sans nul doute le ksar de Tamnougalt, fief des berbères Mezquita, dont les premiers leuhs (éléments de pisé coffrés) ont été jointoyés dès le 16e s, qui vous laissera pantois. Reconstruit intégralement au début du 20e s, après le départ de l’importante communauté juive, elle offre encore aujourd’hui un bel exemple d’architecture du Sud marocain.

Il faut dire que jusqu’à la présence française dans la vallée du Draa en 1932, la région vivait dans l’insécurité la plus totale. Le pays était en effet menacé depuis des générations et des générations par les nomades sahariens. Sans compter les querelles entre tribus pour contrôler l’accès à l’eau, richesse ô combien convoitée.

Voilà pourquoi dans toute la vallée du Draa, les rives de l’oued sont jalonnées de fortins et tours de guet (agouddim en berbère) aujourd’hui plus ou moins détruits. À l’époque, la surveillance des cultures était une question de survie, alors les guetteurs s’y relayaient jour et nuit.

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Le long ruban de palmiers saupoudré de ruines en pisé constitue un tableau pittoresque, offrant au promeneur une multitudes de balades à faire sous les palmiers. L’occasion d’aller à la rencontre des cultivateurs et cultivatrices qui, aujourd’hui comme par le passé, tiennent à leurs champs comme à la prunelle de leurs yeux.

Tiznit, porte d’entrée du Grand Sud

Tiznit, porte d’entrée du Grand Sud
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Corseté d’élégants remparts construits à l’initiative du souverain Moulay Hassan 1er à la fin du 19e s, Tiznit se situe à mi-chemin entre les derniers soubresauts du désert et l’effervescence des boîtes du nuits d’Agadir.

La légende raconte qu’il y a bien longtemps, une femme d’une grande beauté aux mœurs dissolus s’exila ici à la demande de Dieu pour se repentir de ses péchés. Voulant y construire une mosquée, elle y creusa la terre avec tant de force et de pugnacité qu’une source se mit à jaillir. Ainsi naquit la première mosquée de la ville, qui porte encore le nom de la belle lalla Znina.

La fameuse source appelé aïn aqdim (la source ancienne en arabe) ou plus prosaïquement « la source bleue » dans les brochures des agences de voyages, a fait l’objet d’une réhabilitation en 2015.

Mais Tiznit, point de rupture des caravanes, est surtout réputée au Maroc pour la qualité de sa Césarée (kissariat en arabe). Autrement dit pour son souk des objets de valeur (en l’occurrence ici des bijoutiers). Une visite à ne pas manquer pour tous les amateurs de belles choses. Les échoppes des marchands regorgent de bijoux plus ou moins anciens que les femmes des campagnes apportent aux marchands pour les vendre quand elles ont besoin d’argent.

Tout autour de la kissariat s’étend un souk encore resté authentique, contrairement à ceux de Marrakech ou, dans une moindre mesure, de Taroudant. On y trouve de tout : de la bimbeloterie de Chine, des smartphones reconditionnés, des babouches, des épices et des onguents, des couvertures et du cuir. Ici tout s’achète ou se répare. Le souk débouche sur la place du Méchouar, poste d’observation de premier ordre pour prendre le pouls de la ville depuis la terrasse d’un café.

Pour célébrer cette maîtrise du travail de l’argent dont font preuve les mâalemine (maîtres artisans) de la ville, Tiznit organise chaque année en été (souvent en juillet) le Festival Timizart. C’est l’occasion d’une remarquable programmation musicale encore inconnue du public étranger. Précisons qu’à Tiznit en juillet, la température à l’ombre avoisine parfois les 50 degrés !

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Texte : Eric Milet

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